The luminaries – Eleanor Catton
C’est non sans un certain plaisir –ou fierté, ou honte, je ne sais pas xD- que je viens vous présenter un livre que je suis en train de lire depuis… au moins 4 mois. Ce fut long, et assez inhabituel me concernant. D’ordinaire, si un livre ne me motive pas, j’arrête de le lire pour peut-être le reprendre une autre fois –ce qui arrive très rarement, tout de même. Mais dans le cas présent, j’ai continué ma lecture malgré tout. Parce que le livre n’était pas ennuyeux ou inintéressant, bien au contraire. Plusieurs facteurs expliquent sa lecture assez longue, notamment le fait qu’il s’agisse d’un assez gros pavé –plus de 800 pages- et dans un grand format. Vu que je me déplace beaucoup, il est finalement resté sur ma table de chevet, et j’avais donc mois l’occasion de le lire. C’était donc assez dommage, surtout qu’il est sorti par la suite en poche… Mais surtout, je dirais que c’est le rythme assez lent et particulier du récit qui a ralenti ma lecture. Disons que c’est une histoire qui prend son temps à démarrer, mais je vais y revenir.
En attendant, je vous présente déjà le résumé, traduit par mes soins, car le livre ne sera pas traduit en français avant 2015 au moins :
Nous sommes en 1866 et Walter Moody est venu tenter sa chance dans la nouvelle ruée vers l’or en Nouvelle-Zélande. Durant la tempétueuse nuit de son arrivée, il arrive au milieu d’une réunion tendue entre 12 hommes du coin, qui se sont rassemblés en secret pour discuter d’une série d’évènements mystérieux et inexpliqués : un jeune homme a disparu, une prostituée a tenté de mettre fin à ses jours et une énorme quantité d’or a été découvert dans la maison d’un alcoolique infortuné. Moody va bientôt se trouver pris dans un réseau de destinés et de fortunes aussi complexe et délicieusement nébuleux que le ciel étoilé.
Comment ce livre est arrivé entre mes mains ?
Cela fait un moment maintenant, mais il me semble que j’ai trouvé ce livre en me promenant en librairie. Il était mis en avant, car il venait de gagner le Booker Prize 2013, et son résumé m’a intriguée. Je l’ai déjà dit je crois, mais depuis quelques temps, je m’intéresse beaucoup à la littérature australienne et néo-zélandaise, ainsi qu’au livres parlant de ces régions, encore assez inconnues pour moi. Ce dont parle ce livre, justement.
Et alors, qu’est-ce que ça donne ?
Peut-être devrais-je commencer par vous parler de la structure assez particulière, original et complexe du livre. Tellement complexe que j’espère ne pas vous dire de bêtises, n’étant pas encore certaine de l’avoir pleinement comprise.
En effet, le livre est construit de manière à correspondre à la fois aux signes zodiacales (Bélier, Taureau etc..), aux planètes et à leurs positions dans le ciel à l’époque du livre.
Ainsi, les 12 hommes que Moody rencontre en arrivant à Hokitika –le lieu où se déroule l’histoire- correspondent chacun à un signe astrologique, dont ils tiennent les traits de caractères principaux –comme ce que l’on trouve les horoscopes pour décrire les signes. De plus, 7 autres personnages –dont Moody- représentent chacun une planète –Mercure, Vénus etc…-.
Chaque chapitre est ainsi construit selon les positions des planètes dans les constellations astrologiques dans le ciel durant 1866. Par exemple, le 18 février 1866, Mercure était dans la constellation du Capricorne. Mercure étant représenté par Walter Moody et le Capricorne par un personnage nommé Gascoigne, ce chapitre parlera donc d’un événement significatif impliquant les deux hommes.
De plus, le livre est composé de 12 parties, qui correspondent apparemment selon au cycle lunaire durant certaines dates. Similaire à une lune qui décroit, elles sont ainsi de plus en plus courtes au fur et à mesure que le livre avance. En plus, les premiers chapitres sont longs -40 pages environ-, les derniers font à peine plus de 2 pages.
Un schéma extrêmement compliqué et très réfléchi, pour lequel on ne peut qu’être admiratif. Même si cela influence grandement la lecture du livre, et peut nous perdre parfois –peut-être l’êtes-vous d’ailleurs à la lecture de ces explications ^^’.
L’auteure –très jeune par ailleurs, 28 ans, c’est assez impressionnant- a donc réussi à construire son histoire en respectant la carte du ciel et ses mouvements, ainsi que le cycle de la lune. Les premiers chapitres sont donc très longs, comme je l’ai dit, et chaque partie se déroule plus ou moins sur un jour. Nous avons ainsi droit à une première partie de 360 pages qui raconte une seule et même journée vue par les différents personnages. C’est lent, très lent.
L’histoire ne commence vraiment à décoller et à avancer qu’à partir de la page 400, les chapitres comportant alors plus d’action et étant plus courts. Toutefois, les 400 premières pages ne sont pas forcément ennuyeuses, et servent surtout à nous présenter les différents personnages. L’histoire en elle-même est intéressante, et nous fait découvrir la Nouvelle-Zélande à cette époque –je ne savais d’ailleurs pas qu’il y avait eu une ruée vers l’or dans ce pays.
Chaque partie commence par ailleurs par un dessin schématisant les positions des planètes et des constellations dans cette partie, ce qui peut aider à comprendre un peu mieux la structure du livre et du chapitre. En voici un exemple :
En résumé, c’est un livre que je ne conseillerais de loin pas à tout le monde, et qui intéressera sans doute plus ceux qui sont sensibles aux livres ayant une structure significative, avec le fond qui influence la forme et réciproquement. L’histoire ne m’a pas passionnée, mais se laisse toutefois lire avec plaisir, d’autant que l’écriture est très agréable. Les nombreuses références au ciel et à la destinée donnent de plus un petit côté mystique assez intéressant au récit. Une adaptation en série télévisée est apparemment prévue, à voir si cela se fera, mais je serais curieuse de voir le résultat.
Pour quel(s) lecteur(s) ?
Ceux qui s’intéressent à l’astrologie/astronomie et aux livres complexes, ceux qui souhaitent en apprendre plus sur la Nouvelle-Zélande au 19ème siècle.
La citation :
« Il y avait ce grand monde où le temps défilait et où les espaces se déplaçaient, et ce monde plus petit, calme, rempli de terreur et de malaise ; ils s’adaptaient l’un à l’intérieur de l’autre, une sphère à l’intérieur d’une sphère. » (ma traduction)
Pour se le procurer :
Editions : Granta
Date de sortie : 2010
Prix : Environ 15 €
Nombre de pages : 832 pages
ISBN : 978-1-84708-431-6
Lectures en cours :
Retour à Salem, d’Hélène Grimaud
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.