Testament à l’anglaise – Jonathan Coe
Bonjour à tous ! L’été sans soleil, à défaut d’un peu de chaleur, nous permet au moins de bouquiner avec un bon thé à l’intérieur, en attendant des jours meilleurs. Qui arrivent tout de même un peu, auquel cas, si vous êtes comme moi, vous vous précipiter dehors pour lire un peu au soleil tant qu’on le peut. Ayant (re)découvert les livres sonores il y a peu grâce à l’excellent Tout est sous contrôle que je vous avais présenté, j’essaie désormais d’en écouter un en parallèle de mes lectures papier ou ebook. Mais c’est bien un livre écrit que je vais vous présenter aujourd’hui, un roman anglais pour être plus précis. Et un contemporain, pour changer un peu des classiques. Cela faisait longtemps que je voulais découvrir un peu plus Jonathan Coe, romancier bien connu, et c’est maintenant chose faite. Et qui dit roman anglais dit souvent humour anglais, on peut dire que c’est également le cas ici, bien que d’une manière assez particulière.
Michael Owen, un jeune homme dépressif et agoraphobe, a été chargé par la vieille Tabitha Winshaw d’écrire la chronique de cette illustre famille. Cette dynastie se taille en effet la part du lion dans tous les domaines de la vie publique de l’Angleterre des années quatre-vingt, profitant sans vergogne de ses attributions et de ses relations…
Et si la tante Tabitha disait vrai ? Si les tragédies familiales jamais élucidées étaient en fait des crimes maquillés ? Par une nuit d’orage, alors que tous sont réunis au vieux manoir de Winshaw Towers, la vérité éclatera…
Un véritable tour de force littéraire, à la fois roman policier et cinglante satire politique de l’establishment.
Comment ce livre est arrivé entre mes mains ?
J’avais déjà lu un recueil de nouvelles de cet auteur il y a si longtemps que j’en ai presque tout oublié. Mais comme son nom est assez reconnu dans le milieu et qu’il a reçu plusieurs prix pour ses œuvres, j’étais assez intriguée. On le trouve de plus assez facilement en bibliothèque, et c’est ainsi que j’ai choisi ce roman en particulier dont le 4ème de couverture m’inspirait assez.
Et alors, qu’est-ce que ça donne ?
Autant le dire tout de suite, ce fut assez différent de ce à quoi je m’attendais. Mais au final, ce n’est pas plus mal.
Je m’explique : au début, j’ai trouvé le récit difficile à suivre. On saute d’une époque à l’autre, d’un personnage à l’autre et j’avais parfois de la peine à m’y retrouver. Nous suivons donc principalement Michael Owen, tout au long de sa vie et pas seulement lors de son enquête sur la famille Winshaw. Cette dernière comporte des membres aussi exécrables les uns que les autres, sans aucune pitié ni éthique. Mais le destin de Michael semble bien plus lié à cette famille qu’il ne le pense, et l’on pourra s’en rendre compte au fil du roman qui ne suit donc pas une trame chronologique. Toutefois, une fois arrivé au milieu du livre, on s’y retrouve mieux et on commence à voir vers où l’auteur souhaite en venir. C’est un choix qui se justifie, toutes ces histoires se dirigeant vers une même fin, que j’ai trouvé finalement assez facile à déduire sur bien des éléments, mais peut-être était-ce le but. Tout converge vers cette famille pourrie jusqu’à la moelle, jusqu’à presque en faire un parfait bouc émissaire pour tous les maux du monde et de Michael. Toutefois, ils représentent chacun un archétype des individus horribles qu’on peut croiser actuellement, que cela soit dans la finance, l’agroalimentaire ou la vente d’armes. Et l’auteur ne se prive pas de les critiquer violemment, notamment au travers d’un humour assez noir.
Car oui, le style peut être teinté d’un certain humour, mais plus pathétique et sombre que franchement hilarant. Les descriptions des agissements de la famille Winshaw et leur cruauté sont certes exagérées et caricaturées, mais on finit par en douter. Certaines situations étaient franchement difficiles à lire, notamment le sort réservé à certains animaux d’élevage qui relève plus de l’industrie que d’une bonne vieille ferme traditionnelle. Ou encore, les tortures et horreurs soutenues par la vente d’arme au Moyen-Orient.
Pourtant, la fin apporte une certaine justice, et j’avoue avoir particulièrement apprécié cette dernière partie ressemblant beaucoup à un roman policier d’Agatha Christie.
Au final, il s’agit plus d’un roman dénonçant les atrocités que les êtres humains peuvent accomplir par cupidité et cruauté, et de nous montrer que, même si on ne le voit pas forcément, ce qui se passe dans les coulisses du monde n’est pas toujours joli-joli.
Pour quel(s) lecteur(s) ?
Ceux qui souhaitent un roman au ton cinglant, avec des personnages originaux et parfois franchement détestables.
La citation :
« C’est peut-être pour ça que la vie d’écrivain m’avait toujours parue attirante, en raison du refuge qu’elle offrait à l’attardé social, de l’éclat de légitimité qu’elle confèrerait à la solitude. »
Pour se le procurer :
Editions : Gallimard – Folio
Date de sortie : 27 août 1997
Prix : 10.9 €
Nombre de pages : 682 pages
ISBN : 978-2070403264
Lectures en cours :
The Luminaries d’Eleanor Catton
Hamlet, Prince of Danemark : A novel de AJ Hartley et Davis Hewson (Livre audio)
Et plusieurs titres de mon e-book que je vais prendre en déplacement.
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