Instruments des ténèbres – Nancy Huston
Bonjour à toutes et tous ! Pour continuer dans la série des livres qui sont dans ma PAL depuis un certain temps, celui-ci doit bien y être depuis près de 2 ans… Pourtant, j’ai déjà lu des bouquins de Nancy Huston que j’avais assez appréciés (notamment son essai Reflets dans dans un œil d’homme, toujours tristement d’actualité). Mais bref, je vais donc vous parler d’Instruments des ténèbres, un roman passablement sombre, comme son titre l’indique bien, mais qui réserve bon nombre de surprises et a été de nombreuses fois primé. Et pour commencer, en voici le résumé :
Américaine, écrivain, divorcée et plus toute jeune, Nadia, qui se fait appeler Nada par dérision, entreprend d’écrire un récit à partir d’un fait divers ancien : l’histoire de Barbe Durand, une jeune servante française mise à mort en 1712 pour avoir dissimulé sa grossesse puis fait disparaître l’enfant qu’elle avait eu de relations forcées avec son patron. En même temps, par bribes et fragments, Nada confie à son journal l’histoire de sa propre enfance dans une famille catholique disloquée par la déchéance alcoolique du père. Très vite, l’imaginaire impose son autorité au réel et les événements du passé investissent la vie de Nada au point de la bouleverser.
Ce texte unique, violent, sombre et tendre a été récompensé par les lecteurs à deux reprises, par le prix Goncourt des lycéens 1996 et le prix du Livre Inter 1997.
Comment ce livre est arrivé entre mes mains ?
On me l’a offert pour mon anniversaire je crois bien, par une personne qui l’avait adoré et me le recommandait fortement.
Et alors, qu’est-ce que ça donne ?
L’histoire alterne entre deux récits : le premier, celui de Nadia, écrivaine vivant à New-York à notre époque, et qui fait des recherches pour son nouveau livre. Le second, c’est justement l’histoire que Nadia veut raconter et qui se base sur un fait divers ayant eu lieu en 1712 en France : celui de Barbe Durand, une jeune fille mise à mort après avoir accouché d’un enfant illégitime et fruit de relations forcées avec son patron. Mais plus le récit avance, plus les deux histoires se rapprochent, Nadia en venant à raconter sa propre histoire, si proche de celle de Barbe par bien des aspects.
Comme je l’ai dit plus haut, ce roman n’est clairement pas des plus joyeux. Entre la vie familiale compliquée de Nadia, et l’existence malheureuse de Barbe, ce livre aborde des thèmes difficiles. Le plus important me semble être celui de la femme, et de son rapport à son propre corps ainsi qu’à la maternité ; mais également celui de la famille. Barbe peut en effet compter sur un frère jumeaux qui, même s’il est rarement à ses côtés, la soutiendra jusqu’au bout. Nadia de son côté a été marquée par les sacrifices faits par sa mère ainsi que par l’incompréhension d’un père dépassé.
Le livre aborde aussi de manière plus générale l’écriture, son influence et ses processus. Sujet tout particulièrement intéressant ici, puisque nous suivons littéralement l’écriture d’un roman, ses inspirations et ses répercussions sur l’auteure –Nadia.
Et même si l’histoire, en particulier le récit de Barbe, est particulièrement noir et triste, la fin m’a étonnamment surprise, puisqu’elle est beaucoup plus positive que ce à quoi je m’étais attendu. Enfin, je n’en dirais pas plus, pour ne pas vous spoiler !
Finalement, j’ai reconnu la plume de Huston, et son agilité à traiter de sujets particulièrement délicats et sensibles sans pour autant sombrer complètement dans le désespoir. Une manière de signaler les souffrances qu’avaient et continuent à endurer les femmes, même dans des contextes et époques apparemment très différents. Une lecture dont on ne ressort pas indemne, ni sans questionnement.
Pour quel(s) lecteur(s) ?
Les amateurs de cette auteure, les personnes souhaitant découvrir un récit puissant, humain.
La citation :
« Ce qui m’exaspère dans l’écriture, c’est son caractère passif. Je ne parle pas de l’ordre chronologique (je suis évidemment libre de me servir de flash-back si je veux), mais du simple fait d’être obligée d’écrire l’histoire une phrase à la fois –on voudrait créer à la manière de Dieu- tout d’un seul coup, dans un fabuleux éclat d’énergie – le big-bang, le minuscule fœtus, la chose qui est, dans l’instant, et qui peu à peu se diversifie, se spécialise, s’étendant dans tous les sens à la fois… Le roman est d’une linéarité enrageante. »
Pour se le procurer :
Editions : Actes Sud (collection Babel)
Date de sortie : 07.2005
Prix : 8.7 €
Nombre de pages : 344 pages
ISBN : 978-2-7427-5780-0
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