1984 – George Orwell
Bonjour à tous ! En ce début d’été, je viens vous présenter une nouvelle dystopie pour le challenge Un an, des livres, un challenge. Il est totalement différent de Belle de Glace, dont je vous ai parlé il y a quelques temps, et pour cause. 1984 de George Orwell est un grand classique, et apparemment l’une des premières grandes dystopies littéraires. Son influence est assez considérable, quand on pense qu’on lui doit par exemple l’expression Big Brother qui est toujours d’actualité, ou que des œuvres comme V pour Vendetta, 1Q84 d’Haruki Murakami ou l’album Resistance de Muse s’en sont assez largement inspiré.
« De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston… Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance. Seule comptait la Police de la Pensée. »
Comment ce livre est arrivé entre mes mains ?
C’est la première dystopie qui m’est venue en tête, et comme je ne l’avais jamais lue, je me suis dit que c’était l’occasion. J’ai donc été l’emprunter à ma bibliothèque, même si je dois avouer que je trouve la couverture… très peu attrayante. Enfin, heureusement, ça ce change rien au contenu.
Et alors, qu’est-ce que ça donne ?
Winston, notre héros, vit dans un monde futuriste en l’année 1984 et où la terre est séparée en trois nations : Eurasia, Estasia et Océania. Cette dernière est gouvernée par Le Parti, une bureaucratie dictatoriale dont le leader est représenté par Big Brother, que la population adule et suit aveuglément. Dans chaque maison des habitants –en dehors de celle des « prolétaires », les nouveaux pauvres dont tout le monde se fiche- et dans les rues, un télécran surveille en permanence les faits et gestes de chacun. Le simple fait de réfléchir est un crime, les hommes ne sont plus autorisés à tomber amoureux et sont simplement mis en couple dans le but de procréer. Pour faire respecter la morale, la Police de la Pensée patrouille en permanence, et il n’est pas rare qu’une personne disparaisse tout bonnement du jour au lendemain sans laisser de traces.
Cependant, Winston commence à se rebeller contre cette société. D’abord en pensée, puis en actes, lorsqu’il tombera amoureux de Julia. Les deux amants décideront de s’aimer, malgré l’interdit et la quasi-certitude que cela entraînera leur mort. C’est cependant sans compter sur le fonctionnement impitoyable et terrifiant du Parti…
L’univers de ce roman est très riche et assez difficile à résumer, malgré le fait qu’il soit assez court –à peine 400 pages. C’est là sans doute l’une de ses plus grandes réussites, il parvint à nous décrire un monde terrifiant sans toutefois entrer dans les grands détails. Et pour cause, dans cet univers totalitaire, le passé est sans cesse effacé et réécrit. Le Parti change chaque jour les journaux et archives pour que tout coïncide avec sa propagande. C’est d’ailleurs le travail répétitif qu’effectue jour après jour Winston au gouvernement : effacer la vérité pour la réécrire. Ainsi, Océania est constamment en guerre, soit contre Eurasia, soit contre Estasia. Et lorsque l’ennemi change, il faut que toutes les archives montrent qu’il en a toujours été ainsi, même si cet Etat était allié le jour précédent.
C’est sans doute ce qu’il m’a le plus frappé dans ce livre. Le passé est tout simplement annihilé, et sans lui, personne ne voit donc l’utilité de se rebeller contre un système qui semble être le meilleur et mieux que ce que ce passé faux et fabriqué prétend. Sans repère et modèle, sans moyen de penser par soi-même et sans émotions ; la population se laisser diriger sans aucune protestation. Sous la torture -psychologique et physique- et les lavages de cerveau à répétition, les habitants acceptent les lois du Parti, aussi stupides et illogiques soient-elles. Par exemple, ils en viennent à accepter que 2 + 2 soit égal à 5, si le Parti l’affirme.
De toutes les dystopies que j’ai pu lire, c’est certainement la plus « violente » psychologiquement, à la fois par sa simplicité et sa logique implacable. C’est également un livre qui, aujourd’hui, est toujours d’actualité. Avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux, difficile de ne pas faire une analogie avec Big Brother et son système de surveillance. De quoi laisser des frissons dans le dos, tant l’avenir dépeint dans ce roman paraît de plus en plus probable de nos jours.
Un roman pas vraiment très joyeux, mais intéressant et révélateur d’une société en dérive qu’on ferait bien de ne pas oublier.
Pour quel(s) lecteur(s) ?
Les amateurs de dystopies qui souhaitent remonter aux sources, et les lecteurs curieux de connaître ce classique de la littérature qui n’a jamais cessé d’être d’actualité.
La citation :
« S’accrocher jour après jour, semaine après semaine, pour prolonger un présent qui n’avait pas de futur, était un instinct qu’on ne pouvait vaincre, comme on ne peut empêcher les poumons d’aspirer l’air tant qu’il y a de l’air à respirer. »
Pour se le procurer:
Editions : Folio
Date de sortie : 1972
Prix : 8.5 €
Nombre de pages : 407 pages
ISBN : 9782070368228
Lecture en cours:
Under the wide and starry sky – Nancy Horan
http://lamalleauxlivres.com/1984-george-orwell/http://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/1984_top.jpghttp://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/1984_top-150x150.jpgNon classéDystopieBonjour à tous ! En ce début d’été, je viens vous présenter une nouvelle dystopie pour le challenge Un an, des livres, un challenge. Il est totalement différent de Belle de Glace, dont je vous ai parlé il y a quelques temps, et pour cause. 1984 de George Orwell est...OhagiAlize altimapi2@hotmail.comUserDiplômée en Sciences de l'information, elle arpente aussi bien les rayons des librairies que des bibliothèques et se passionne pour de nombreux sujets. Armée de sa tasse de thé, elle peut lire de tout, du manga à la biographie, du best-seller à la poésie, en français et en anglais. Tout ce qui peut l’inspirer et la faire rêver. Elle affectionne tout particulièrement la littérature anglo-saxonne, les classiques et les gros pavés.LA MALLE AUX LIVRES
bonjour et bonne fin de soirée et nuit, a plus de te lire gros bisous avec mon amitié pascalou59