Quand souffle le vent du nord – Daniel Glattauer
Bon, on reprend cet article et on le finit ! Vile C.J ! Bref, je devais vous parler de ce livre il y a une éternité, dans la mesure où je l’ai lu en même temps que Syngué Sabour ! Ce livre, on me l’avait déjà conseillé il y a un bon moment puis Gwenlan et moi en avons de nouveau parlé. Je n’ai pas lu beaucoup de livres qui soient des romans épistolaires et à vrai dire, le seul qui me vienne maintenant à l’esprit est « La couleur pourpre » d’Alice Walker que j’avais chroniqué par ici. À la base, un roman épistolaire était un récit présenté sous la forme d’une correspondance, un échange de lettres. La technologie rejoignant la littérature, cet adjectif s’applique maintenant aux échanges de mails. Je ne dirai pas « Pouah » c’est moins romantique que les lettres, c’est différent et je trouve ça bien justement qu’on ait écrit sur ce type d’échanges-là. Comme vous l’aurez donc compris : « Quand souffle le vent du Nord » est un roman épistomail. Vous pouvez lire la chronique de Gwenlan de ce côté : *Oui oui, c’est sur ce lien* Un petit rappel :
Un message anodin peut-il bouleverser votre vie ? Leo Leike reçoit par erreur un mail d’une inconnue, Emmi Rogner. Poliment, il le lui signale. Elle s’excuse et, peu à peu, un dialogue s’engage, une relation se noue. Au fil des mails, ils éprouvent l’un pour l’autre un intérêt grandissant. Leo écrit : » Vous êtes comme une deuxième voix en moi qui m’accompagne au quotidien. » Emmi admet : » Quand vous ne m’écrivez pas pendant trois jours, je ressens un manque. » Emmi est mariée, Leo se remet à grand-peine d’un chagrin d’amour. De plus en plus attirés l’un par l’autre, Emmi et Leo repoussent néanmoins le moment fatidique de la rencontre…
Le début est somme toute assez simple, le hasard fait qu’Emmi essaie de résilier un abonnement et écrit à Léo. Petit à petit, un lien se tisse entre eux et le fil rouge de ce roman, c’est surtout l’évolution de ce lien. Au début, il y a la découverte, un peu de suspicion mais rapidement l’anonymat fait le travail. Finalement les tabous que l’on s’impose en société disparaissent quand on envoie un mail. Je sais d’expérience que les messages électroniques amplifient tout sauf les bonnes choses. On s’envoie des pavés et on reprend chaque mot, chaque argument point par point, on perd la spontanéité de l’oral et on scrute, on calcule, on examine… C’est le propos de ce livre et on a à un moment l’impression que finalement, c’est une sorte d’amour impossible clandestin qui naît entre ces deux personnes, dans la mesure où Emmi est casée.
Sans dévoiler les clefs de l’intrigue, Emmi est un personnage auquel je n’ai malheureusement pas assez accroché pour pouvoir aimer l’ensemble du livre. Je ne dirais pas que le personnage est plat car elle a quelques subtilités bien humaines mais je ne saurais pas vraiment définir ce qui me dérange chez elle. Je pense que c’est qu’elle ne sait pas où elle va. Les personnages qui doutent, pourquoi pas ? Mais sur la longueur, c’est plutôt lassant en fait. On a l’impression de tourner un peu en rond. Léo change la donne car il ne se « laisse pas faire » et retourne un peu la vapeur pour finalement dévoiler ses faiblesses et son caractère. Mais globalement, je dirais que l’auteur aurait pu aller plus loin quand leur histoire, et prendre à l’inverse quelques raccourcis dans les « Je t’aime moi non-plus ». Il y a des passages très statiques où finalement on stagne dans la tête et les regrets des personnages. La machine n’avance pas et ça m’a assez dérangée. Sinon l’histoire se lit bien, la fin convenait tout à fait. Quant à la suite je me dis « Pourquoi pas » mais sans courir le lire dans l’immédiat… À suivre =)
Nota-Bene : Ah oui, le titre. Il est bien trouvé et ça donne un petit côté poétique mais son introduction est très maladroite, c’est très dommage. Il n’est jamais apparu et ensuite, devient presque récurrent. Personnellement, je trouve qu’il aurait été plus judicieux d’en faire juste une ou deux mention pour qu’on se dise « Ah, le clin d’oeil au titre est là » sans plus. Les choses les plus belles sont parfois les plus discrètes. Néanmoins, comme je le disais, il est emprunt d’une petite note un peu romantique, un peu poétique, que j’aime bien.
Quand souffle le vent du nord – Daniel Glattauer
Édition à 7.10 euros chez Le livre de Poche
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J’avais adoré ce roman addictif … j’avais couiné aussi. La suite ? On peut s’en passer. 🙂