Batman Arkham Asylum – Grant Morrison & Dave MacKean
Pourquoi ce livre ? J’ai dû voir sur la newsletter d’Actualitté qu’une nouvelle édition de ce comics sortait. Bien sûr, comme tout le monde, j’avais déjà entendu parler de Batman et vu quelques épisodes des séries animées étant petite, mais je n’ai rencontré Batman dans les films que bien plus tard, il y a un an et quelque, et encore par les versions de Tim Burton que j’ai beaucoup aimées. Et j’ai eu quelques échos du jeu vidéo Batman : Arkham Asylum sur son principe. Donc, pourquoi pas, pour une lecture qui changeait un peu ? (Vous noterez que la couverture de la nouvelle édition n’est pas celle-là, mais elle était encore plus flippante et j’ai voulu vous épargner un peu —>)
1920. Suite au décès de sa mère démente, Amadeus Arkham, brillant psychiatre, aménagea la demeure familiale en un établissement médical dédié à soigner la folie de ses patients. Il ne se doutait pas de l’enchaînement d’événements alors mis en branle. Quelques décennies plus tard, l’Asile d’Arkham est devenu un lieu maudit de tous, un labyrinthe hanté par la folie des criminels qui y sont enfermés.
Seul espoir en ces murs : celui que le chaos prenne un jour sa revanche. Ce jour est arrivé. Emmenés par le Joker, les patients de l’asile contraignent le Chevalier Noir à les rejoindre au coeur même d’Arkham.
Je ne suis pas très au fait de ce qui s’effectue niveau bande dessinée/comics, mais on peut déjà noter ce qui donne son atmosphère si particulière au livre : la dominante noire, rouge et verte, et surtout l’utilisation de collages et montages infographiques, qui donnent de nombreuses superpositions d’images et des effets assez sombres et glauques à la fois. Plusieurs grandes cases peuvent ainsi apparaître sur une autre image en fond, ou le texte parler de la trame du récit consacré à Amadeus Arkham, alors que les images montrent Batman se battant contre un de ses ennemis. Bref, la construction est originale et intéressante, et surtout les dessins eux-mêmes sont particuliers : perdus dans un flou jamais inutile ou exagéré, avec des personnages bien nets ou alors, très souvent, se confondant eux-mêmes dans le fond de la case : c’est le cas de Batman ou du Joker. Batman dont on ne verra, pendant tout ce temps, que la silhouette noire du costume. Les seules fois où on voit son côté « humain » sont quand il parle : l’image se fixe alors sur sa bouche, blanc des dents sur le reste noir. Un peu comme pour dire que son humanité se perd au milieu de la folie où il est entré…
Car c’est aussi et surtout de cela dont traite l’histoire : Batman est appelé à entrer dans l’asile d’Arkham, où plusieurs de ses ennemis (dont le Joker ; je ne connais que peu ou pas les autres) sont en liberté et prennent en otage (ou pas) le personnel. La seule condition pour libérer ces gens, c’est qu’il entre et se confronte à un lieu « où il devrait lui-même être ». Au milieu de ses ennemis. Et il est vrai que cet asile fait froid dans le dos, d’autant plus qu’on a en parallèle l’histoire de sa création par Amadeus Arkham. Le lieu suinte la folie, les cauchemars et les oppressions. En y entrant, Batman ne s’oppose pas qu’à ses ennemis mais aussi à sa propre folie intérieure, son passé, ce qui ne le rendrait peut-être pas si différent de ses ennemis. Sa progression dans l’asile est aussi sa propre confrontation à ses traumatismes, à ce qui aurait pu le rendre comme le Joker…De quoi rendre le récit encore plus inquiétant. D’autant que le héros reste souvent caustique, pour ne pas dire immuable et presque sans émotion.
Mais il est difficile de mettre des mots pour expliquer ce qui fait le charme du comics : c’est son atmosphère, sa mise en place du texte et des dessins en particulier, qui le rendent unique et noir. A déconseiller aux âmes sensibles certes par son ambiance oppressante, mais sinon, c’est vraiment une belle perle…et pas que si on est fan du célèbre héros (je ne le suis pas tant que ça, j’aime bien, voilà tout) car l’histoire est tapissée de références pertinentes à Alice au pays des merveilles, et qui prennent tout leur sens au fur et à mesure. Les amateurs du Joker ne seront pas déçus non plus, puisqu’il est le principal antagoniste vu. C’est beau, surréaliste, tragique à la fois et avec aussi de l’humour noir. A recommander pour tous ceux que cela intéresserait !
Quelques aperçus :
Comics américain.
Titre original : Arkham Asylum : A serious house on a serious earth.
Editions : Urban Comics (collection DC Deluxe)
Parution originale : 1989
Première parution française : 1990 (réédition de juillet 2014) (faites attention à ne prendre que l’édition de juillet, celle de juin a deux pages manquantes)
Disponibilité : en librairie (19 euros)
200 pages.
EAN : 978-2-36577-338-6
Lecture en cours : Le mystère du Pont Gustave Flaubert & Rebecca’s Tale de Sally Beauman.
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Je note la référence, je ne connaissais pas du tout ce comic **
Et les jeux sont supers ^^
Je l’ai vraiment beaucoup aimé, en tout cas ! ^^ Et je le conseille…c’est vraiment une atmosphère particulière !
J’ai seulement vu un ami jouer au jeu, mais ça avait l’air très bien fait tant au niveau scénario qu’atmosphère ** Ca me donnerait presque envie de l’essayer.