Au départ d’Atocha – Ben Lerner
Bonjour, me revoilà à nouveau avec un livre conseillé par ma bibliothèque. Peut-être faites-vous aussi partie de ces personnes qui aiment acheter et posséder leurs livres, mais les deux ne sont pas incompatibles. Pour ma part, je considère la bibliothèque comme une chance, celle de pouvoir découvrir gratuitement des nouveaux livres, avec en plus les conseils de professionnels. Après, rien ne m’empêche d’acheter un livre que j’ai particulièrement aimé, bien sûr. Mais la majorité du temps, je suis heureuse de pouvoir lire un bouquin que je n’aurais pas forcément acheté autrement, et n’ai donc aucun remord à le rendre. Mais chacun ses habitudes de lectures ^^ Je termine ce lancé de fleurs aux bibliothèques pour quand même en venir au livre –>
Adam Gordon est un jeune poète américain en résidence d’écriture à Madrid. Mais il écrit peu : il fume, déambule, lit, drague Isabel, courtise Teresa… et s’invente une vie. Dans ses récits tissés de mensonges, sa mère est malade et son père fasciste. Spectateur fasciné de sa fausse existence, Adam navigue au sein d’un univers fait de littérature, d’art et d’intrigues amoureuses. Mais quand un attentat frappe la gare d’Atocha, la réalité vient troubler sa fiction.
Au départ d’Atocha est un premier roman impertinent, dans lequel les expatriés sont renvoyés au vide de leur condition, loin des corridas chères à Hemingway. Il s’inscrit cependant dans une autre filiation, où l’ironie se conjugue au lyrisme de l’errance : celle de Musil, Rilke ou Svevo. Avec ce livre inclassable, Ben Lerner esquisse un saisissant portrait de l’artiste en jeune homme.
Comment ce livre est arrivé entre mes mains ?
Comme énoncé précédemment, je n’aurais sans doute jamais ouvert ce livre si on ne me l’avait pas conseillé. C’est l’un des atouts des librairies et bibliothèques qu’internet ne pourra sans doute jamais remplacer.
Et alors, qu’est-ce que ça donne ?
C’est un roman assez court (200 pages) et qui se laisse tout à fait lire. Finalement, il ne se passe pas grand-chose. Mise à part peut-être l’attentat à la gare d’Atocha dont vous vous souvenez sans doute, puisqu’il s’est réellement passé il y a quelques années maintenant. Autrement, nous suivons la vie d’un apprenti poète américain en résidence à Madrid pour écrire. Mais il nous apparaît bien vite que cet Adam n’est pas vraiment un écrivain modèle, et qu’il passe plus de temps à déambuler et à draguer qu’à écrire réellement. Il ne fait pas vraiment d’effort pour apprendre l’espagnol, et pour cause, cela lui donne une excuse pour faire semblant de ne pas bien comprendre ce qu’on lui dit afin qu’il puisse continuer à profiter de son séjour tous frais payés. Il se construit ainsi une vie de mensonges, pour impressionner ou attirer l’attention, mais la réalité finira bien par le rappeler.
Seulement, le point que j’ai trouvé le plus intéressant ici, c’est le fait que l’écriture avec laquelle est écrite ce roman est tout à fait agréable et soignée. Poétique, et même parfois drôle, elle est tout l’opposé de ce que prétend être Adam, c’est-à-dire, un imposteur, pas un vrai poète.
L’errance du narrateur nous ramène également à nos propres questionnements quant au sens de notre existence. Au bout d’un moment, Adam ne sait même plus pourquoi il ment et s’invente une vie, cela vient naturellement. Il est rempli de contradictions, ne sait pas où aller dans la vie et a terriblement besoin de l’affection d’autrui sans savoir non plus pourquoi. Mais c’est justement tout cela qui le rend humain, et qu’on peut se retrouver parfois en lui dans cette grande errance dans la société.
Pour quel(s) lecteur(s) ?
Pour les amateurs d’art et de romans plus centré sur la psychologie que sur l’action. Pour ceux qui apprécient l’impertinence et la justesse d’un narrateur simple mais réaliste.
La citation :
« Mes recherches m’avaient appris que ce tissu de contradictions –ma personnalité- était, au mieux, un poème en lui-même, si l’on entend par « poésie » l’échec du langage à rendre les possibilités qu’il contient. »
Pour se le procurer :
Editions : Editions de l’Olivier
Date de sortie : 06 février 2014
Prix : 21,00 €
Nombre de pages : 208 pages
ISBN : 9782823600599
https://lamalleauxlivres.com/au-depart-datocha-ben-lerner/https://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/Atocha-image.jpghttps://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/Atocha-image-150x150.jpgNon classéEspagne,Roman américainBonjour, me revoilà à nouveau avec un livre conseillé par ma bibliothèque. Peut-être faites-vous aussi partie de ces personnes qui aiment acheter et posséder leurs livres, mais les deux ne sont pas incompatibles. Pour ma part, je considère la bibliothèque comme une chance, celle de pouvoir découvrir gratuitement des...OhagiAlize altimapi2@hotmail.comUserDiplômée en Sciences de l'information, elle arpente aussi bien les rayons des librairies que des bibliothèques et se passionne pour de nombreux sujets. Armée de sa tasse de thé, elle peut lire de tout, du manga à la biographie, du best-seller à la poésie, en français et en anglais. Tout ce qui peut l’inspirer et la faire rêver. Elle affectionne tout particulièrement la littérature anglo-saxonne, les classiques et les gros pavés.LA MALLE AUX LIVRES
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.