La couleur pourpre – Alice Walker
« On ne veut pas voir le film avant le lire le livre. »
« Le livre est forcément mieux que le film. »
NON, deux oeuvres, deux oeuvres superbes !
Alors je vais vous parler de deux oeuvres, distinctes mais aussi fortes l’une que l’autre. La première est le film « La couleur pourpre » que vous connaissez peut-être, avec Woopy Goldberg dans le rôle principal et Spielberg à la réalisation. Je vous offre le résumé qui est aussi celui du roman, dans la mesure où le film s’inspire du roman.
Dans les années 1930, Celie, une jeune fille noire du sud des États-Unis, vit avec sa sœur Nettie et son père dans une plantation de coton. À 15 ans, elle est mariée de force à Albert, un homme qu’elle n’aime pas. Celui-ci la violente et la rabaisse. Séparée violemment de sa sœur Nettie par Albert, Celie finit par s’effacer. Les années passent ; elle se lie d’amitié avec la maîtresse de son mari, la chanteuse de bastringue Shug Avery, qui l’aidera à se libérer de ses chaînes et à conquérir son indépendance.
Le film est absolument bouleversant ! On suit principalement la vie de Celie, restée aux Etats-Unis avec ce mari violent qui ne cesse de la battre, de l’humilier. Suite à la séparation des deux soeurs, on a deux voix qui racontent le film (j’ai même envie de dire trois) à savoir les deux soeurs : Nettie qui écrit à sa soeur depuis son départ en Afrique, et Celie qui raconte son quotidien mais en général on entend sa voix en introduction des scènes principalement. Il permet aussi de comprendre ce que pense Celie avec un regard un peu naïf.
A contrario, dans le livre, c’est un roman épistolaire qu’on retrouve puisqu’il s’agit d’un échange de lettres entre les deux soeurs. On y retrouve Nettie davantage et on en apprend plus sur elle, ce qu’elle vit, ce qu’elle pense… Le livre engage notamment une grande réflexion sur la religion et offre une place beaucoup plus importante à la famille de Celie, une famille qu’elle ne connaît pas… Outre la domination de l’homme sur la femme, on en apprend plus sur ce qu’il peut se passer en Afrique à cette époque et comment la « civilisation » anéantit la vie de nombreuses familles, anéantit des villages entiers…
Pour revenir à Celie, le livre permet de se rendre davantage compte de son manque d’instruction. Bien qu’on soit plus partagé entre les deux soeurs, on vit complètement dans leur tête. Alice Walker, féministe (et je crois aussi qu’elle est bissexuelle) noire Américaine, nous montre comment Celie va finir par … s’effacer. Au fil des pages, en fait, on sent la jeune fille qui s’éteint, qui se fait finalement à la routine de la violence, du viol, de l’humiliation. Elle a ses petites victoires et le personnage est terriblement attachant, mais elle souffre. Puis entrent dans sa vie des tas d’autres personnages. Toutes les femmes de ce livre sont importantes car on voit comment elles affrontent le monde. (Là ici, contrairement au film) On suit par exemple la belle Sofia, qui frappe tout ce qui passe ! Elle a un caractère d’acier mais elle est totalement brisée par une société qui ne peut pas accepter qu’une femme noire ne se laisse pas gouverner par une blanche. Et Shug, dont l’émancipation lui vaut simplement une réputation déplorable. Considérée comme une traînée, elle est pourtant celle qui va ouvrir à Celie de nombreuses portes. Elle va lui permettre d’apprendre à s’aimer, à s’approprier son corps puis à se libérer de ses chaînes.
Quant aux hommes, on comprend mieux leur comportement que dans le film parce qu’il y a des tas d’éléments biographiques qui font que. Cela ne permet pas de les pardonner ou d’accepter, mais simplement de comprendre. D’ailleurs, à la fin, Albert le terrible a obtenu ma pitié finalement. Il n’a pas eu la vie qu’il souhaitait non-plus, avec la femme qu’il aimait, mais il paie tout le malheur qu’il a engendré. Honnêtement, j’ai pleuré à la fin du film comme à la fin du livre et je pense que les deux font énormément réfléchir et peuvent se voir, et se revoir, l’un avant l’autre, l’un après l’autre.
« Les temps ont changé » mais tellement d’injustices subsistent que lire Alice Walker, c’est un peu prendre conscience que rien n’est tout blanc et tout noir et que finalement, les choses peuvent changer… Dommage qu’il ne soit pas étudié en cours, tiens, d’ailleurs…
La couleur pourpre – Alice Walker
Prix éditeur : 9.00 €
ISBN : 9782221110539
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