Retour à Salem – Hélène Grimaud
Me voici de retour pour vous parler à nouveau d’un livre sur la musique… mais pas que, loin de là ! Peut-être connaissez-vous la pianiste Hélène Grimaud ? Si ce n’est pas le cas, voici un extrait d’un de ces concerts, avec des interviews –en anglais par contre. Et c’est justement de ces œuvres de Brahms dont nous allons parler dans un instant. Car il se trouve que cette femme est également –et je ne le savais pas jusqu’à récemment- une écrivaine. Il est peu étonnant que la musique prenne une grande part dans son récit, mais on apprend également qu’elle se passionne pour la nature et surtout les loups. Mais pour en revenir au bouquin, voici le résumé:
Un soir à Hambourg, Hélène Grimaud pousse la porte d’un antiquaire. Elle ne sait pas qu’à cet instant précis sa vie bascule dans l’Ailleurs, et dans une succession d’évènements qui la ramèneront de l’Europe aux Etats-Unis, à Salem, le refuge de ses loups, pour reprendre, à leurs côtés, sa lutte contre la destruction de la nature.
Récit autobiographique ? Roman fantastique ? Tel est l’enjeu de ce livre qui alterne conte initiatique et journal personnel, et qui croise, jusqu’au vertige, fiction et réalité. À la suite des grands romantiques dont elle est l’interprète mondialement célébrée, Hélène Grimaud nous invite à ouvrir les yeux, les oreilles et le cœur.
Comment ce livre est arrivé entre mes mains ?
On m’en avait parlé il y a quelques temps, il m’avait déjà intrigué et mon père l’a acheté pour lui. Je le lui ai donc emprunté, pas très longtemps car je l’ai pratiquement dévoré en une semaine.
Et alors, qu’est-ce que ça donne ?
Le livre présente à la fois une sorte de récit autobiographique d’Hélène Grimaud, qui découvre dans une étrange boutique de Hambourg un étrange manuscrit qui aurait été écrit par le compositeur Brahms. Un chapitre sur deux, nous suivons ainsi l’histoire de ce manuscrit, une sorte de conte racontant le voyage solitaire d’un homme dans une toundra désertique et mystérieuse.
Cette mise en abîme est fascinante, et comme l’auteure, l’intérêt pour l’histoire du manuscrit nous prend de plus en plus et l’attente est parfois assez frustrante. Car en réalité, le manuscrit est écrit en allemand, et l’auteure doit donc attendre qu’un ami le traduise pour y avoir accès. Comme c’est notre cas. Nous vivons ainsi cette découverte avec elle, et c’est ainsi l’occasion de découvrir le quotidien de cette femme au-delà de sa vie de pianiste. Une personne vraiment fascinante.
Nous découvrons donc son amour pour les loups et son combat pour leur préservation. A cette fin, elle a créé un centre à Salem – la célèbre ville des sorcières américaine, choix pas complètement anodin comme l’expliquera l’auteure-, et s’y rend de temps à autres pour s’y ressourcer. D’où le titre du livre, sorte de but auquel va arriver l’auteure après la découverte du manuscrit de Brahms, qui va la chambouler bien plus que prévu.
En effet, le conte fait écho aux désastres écologiques que notre planète connaît. Que cela soit au niveau de la nature ou des animaux, on sent que c’est un sujet qui tient à cœur à l’auteure et qu’elle parvient à nous transmettre avec autant d’émotions que son jeu pianistique. Un cri de l’âme et du cœur qui ne peut laisser personne indifférent et fait doublement réfléchir quant à l’impact de l’homme sur son environnement et la destruction qu’il engendre.
De plus, les deux récits sont empreints d’une aura fantastique et mystérieuse assez troublante. On en vient presque à douter de ce qui est réel ou non dans ce roman, tant la fiction et la réalité semblent dangereusement proches.
Un livre prenant et touchant, écrit avec une plume à la fois délicate, mais également engagée et forte. Pas besoin de connaître Hélène Grimaud ou la musique classique. Au contraire, c’est un excellent moyen d’entrer dans l’univers de l’auteure, qu’on ne saurait réduire à son talent pour le piano. Ce qui n’empêche pas non plus d’apprécier son jeu et ses interprétations au piano, que je vous encourage vivement à découvrir si ils vous sont inconnus 😉
Pour quel(s) lecteur(s) ?
Ceux sensibles à la nature et à son pouvoir, aux amateurs de musique ou de récit fantastique.
La citation :
« Il y a chez Brahms, et qui me ressemble, cette tentation de la nuit qui dépasse et transfigure une joie plus haute, plus forte, enracinée dans toute la création. »
Pour se le procurer :
Edition : Albin Michel
Date de sortie : 2013
Prix : Environ 19 €
Nombre de pages : 256 pages
ISBN : 9782226252081
Lectures en cours :
The silkworm, de Robert Galbraith
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