Coin BD : Mai 2017
Je vous retrouve une nouvelle fois pour vous parler des BD lues durant le mois de mai, dernier rendez-vous avant les lectures estivales qui seront rassemblées dans plusieurs articles spéciaux. Mais avant cela, un point sur mes lectures du mois précédent 🙂
Mon avis :
Adapté d’une nouvelle de Neil Gaiman, l’histoire est d’ailleurs assez typique de ce dernier : un garçon de quinze ans un peu timide qui débarque dans une soirée remplie de filles, qui se révèlent bien plus étranges que prévu. Un individu est projeté dans une réalité surnaturelle qu’il découvre, schéma souvent utilisé par l’auteur mais qui fonctionne toujours aussi bien. Même si dans le cas présent, il m’a fallu plusieurs lectures pour comprendre complètement la dimension surnaturelle.
J’ai apprécié le jeu avec le fait que pour certains adolescents, comme notre héros Enn, les filles sont comme une autre espèce, presque extraterrestre. Et qui est pris au sens plutôt littéral. Il y a un petit côté humour et horrifique, comme si nos peurs irrationnelles pouvaient devenir réelles finalement.
Côté dessin, le trait de Moon Fàbio et Bà Gabriel apporte une autre dimension étrange au récit, avec des planches aquarelles et des personnages féminins envoûtants et aux grands yeux presque irréelles. Un dessin qui s’allie donc très bien aux thématiques de l’histoire, et qui a lui aussi un petit côté fascinant.
La planche :
Pour qui :
Les amateurs de récits fantastiques et mystérieux.
Infos pratiques :
Scénariste : Neil Gaiman
Dessinateurs : Moon Fàbio et Bà Gabriel
Editions : Urban Comics
Prix : 13 €
ISBN : 9791026811107
Mon avis :
Intriguée par le côté Sherlock Holmes de cette BD, j’ai lu l’intégral de cette série originellement composée de 4 tomes. On voit d’ailleurs l’évolution du trait de la dessinatrice, qui passe à un trait assez lisse à quelque chose de plus léché, au crayon. Autrement, les personnages ont un design un peu à la Disney, colorés et avec des expressions marquées.
Concernant l’histoire, on suit Emily, une jeune fille qui cherche à retrouver les assassins de sa mère et doit s’allier à l’enquêteur Hawkins afin d’arrêter un gang qui sème la terreur à Londres. Hawkins est une sorte de Sherlock Holmes, qui utilise les sciences criminelles pour résoudre des meurtres, et accepte de chapeauter Emily comme apprentie, avec beaucoup de réticences.
Au final, j’ai trouvé l’intrigue un peu classique, sans beaucoup de surprises. Si vous avez l’habitude de lire des romans policiers, vous serez peut-être un peu déçu de ce côté. Autrement, cette BD reste un très bon divertissement, avec un dessin agréable et qui est intéressant à regarder évoluer. Si on apprécie les histoires policières qui se passent dans l’Angleterre victorienne, c’est une série à découvrir et qui vaut le coup d’œil. La fin ouverte m’a beaucoup plu, et je continuerai à suivre le travail de cette auteure !
La planche :
Pour qui :
Les amateurs de récits victoriens à la Sherlock Holmes
Infos pratiques :
Scénariste et dessinatrice : Mara
Editions : Akileos
Prix : 32 €
ISBN : 978-2-355-74285-9
Marguerite se sent décalée et lutte chaque jour pour préserver les apparences. Ses gestes sont immuables, proches de la manie. Son environnement doit être un cocon. Elle se sent agressée par le bruit et les bavardages incessants de ses collègues. Lassée de cet état, elle va partir à la rencontre d’elle-même et découvrir qu’elle est autiste Asperger. Sa vie va s’en trouver profondément modifiée.
Mon avis :
Après Goupil ou face, j’ai découvert cette autre BD « éducative » qui raconte cette fois-ci le quotidien de Marguerite, une jeune femme qui se découvre Asperger. On nous montre ainsi comment elle vit son travail, son couple, son rapport avec les autres. On s’éloigne donc tout à fait des clichés qu’on peut avoir sur les troubles de l’autisme, pour partager les difficultés de la vie de tous les jours que peuvent avoir les Asperger.
C’est un récit inspiré d’une histoire vraie, très touchante et qui montre de manière très claire la manière de voir le monde de Marguerite, ainsi que les préjugés et l’incompréhension de ses proches et de la société de manière générale. Que cela soit dans des sorties, chez elle, à la boulangerie ou au travail, Marguerite a développé des stratégies pour paraître « normale », car elle ne comprend pas toujours les métaphores, ou est beaucoup plus sensibles aux bruits ou à la présence d’inconnus que les autres. Elle fait donc face à l’incompréhension, voire au jugement des autres, car elle est différente, mais sans que cela se voit de prime abord.
Et cette différence est très subtilement et intelligemment présentée dans les planches par une touche de couleur rouge.
Une BD à la fois très instructive et riche en émotions, qui nous éclaire sur le syndrome d’Asperger, pour nous mettre à la place des personnes dans cette situation. A mettre entre toutes les mains !
La planche :
Pour qui :
Ceux qui veulent en savoir plus sur Asperger.
Infos pratiques :
Scénariste : Julie Dachez
Dessinatrice : Mademoiselle Caroline
Editions : Delcourt
Prix : 22.95 €
ISBN : 978-2-7560-7267-8
L’amour, l’évasion sur les terres de leur enfant disparu et les carnets qui se remplissent vont les aider à sortir la tête hors de l’eau, loin des Écumes.
Mon avis :
Une petite BD qui parle de la douleur de perdre un enfant avant la naissance, ainsi que la reconstruction et le deuil qui s’en suit chez les parents. La particularité de cette histoire, c’est qu’elle concerne deux femmes en couple. Aspect qui n’est pas du tout au centre du récit, mais qui au contraire montre bien que le chagrin est semblable chez un couple hétérosexuel ou non. Ce n’est pas là la question.
Le trait est fin, et l’usage de la couleur et de la métaphore de l’océan et de l’écume très intéressant. Le retour progressif des couleurs accompagne la sortie de la douleur, lorsque notre héroïne commence enfin à sortir la tête de l’eau. Le récit est beaucoup traité dans les silences, les regards, la métaphore de la mer qui engloutit. Il y a très peu d’actions, et l’histoire montre surtout le ressenti de l’héroïne ainsi que celui de sa compagne.
Un récit dur et poignant, mais traité avec une finesse et une subtilité vraiment magistrales. Une BD humaine, sur la souffrance, l’amour et la reconstruction de soi.
La planche :
Pour qui :
Les lecteurs qui apprécient les BD délicates qui traitent du deuil.
Infos pratiques :
Scénariste : Ingrid Chabbert
Dessinatrice : Carole Maurel
Editions : Steinkis
Prix : 17 €
ISBN : 978-2-368-46003-0
https://lamalleauxlivres.com/coin-bd-mai-2017/https://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/mai_2017.jpghttps://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/mai_2017-150x150.jpgBande dessinée & MangasBD,Comics,LGBT+Je vous retrouve une nouvelle fois pour vous parler des BD lues durant le mois de mai, dernier rendez-vous avant les lectures estivales qui seront rassemblées dans plusieurs articles spéciaux. Mais avant cela, un point sur mes lectures du mois précédent 🙂 Comment aborder les filles en soiréeÀ quinze ans, Enn...OhagiAlize altimapi2@hotmail.comUserDiplômée en Sciences de l'information, elle arpente aussi bien les rayons des librairies que des bibliothèques et se passionne pour de nombreux sujets. Armée de sa tasse de thé, elle peut lire de tout, du manga à la biographie, du best-seller à la poésie, en français et en anglais. Tout ce qui peut l’inspirer et la faire rêver. Elle affectionne tout particulièrement la littérature anglo-saxonne, les classiques et les gros pavés.LA MALLE AUX LIVRES
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