Vivre vite – Philippe Besson
Pourquoi ce livre ? Je l’avais repéré dans la rentrée littéraire de 2015. De plus, c’était une occasion de découvrir la vie de James Dean, que je connais bien peu.
« Regardez-moi bien. Qui sait si je serai encore là demain… » Aussi célèbre soit-il, James Dean, symbole de la jeunesse éternelle, demeure insaisissable. Vivre vite, roman choral tout en nuances, dresse, à travers la voix de ses proches, le portrait intime d’un garçon de l’Indiana, inconsolable et myope, turbulent mais d’une beauté irrésistible, qui s’est donné à tous, sans jamais appartenir à personne : un acteur incandescent devenu, en trois films et un accident de voiture, une icône intemporelle.
La vie de James Dean fut aussi courte qu’intense. Né dans un milieu modeste, le jeune homme se consacre presque tout de suite au théâtre, au cinéma, à la danse. Il fera de la figuration dans plusieurs téléfilms avant de décrocher ses trois grands et uniques rôles dans A l’est d’Eden, La Fureur de vivre et Géant. Amoureux du cinéma, du jeu, donc. Et aussi de la vitesse. C’est un accident de voiture qui met fin à sa vie, brutalement et prématurément, avant la sortie de son dernier film, deux semaines seulement après la fin du tournage.
Pour dresser un portrait de cet acteur qui a incarné plus que tout autre dans La fureur de vivre une jeunesse rebelle et perdue, capable de fragilité et de force, Philippe Besson compose un roman choral, exprimant le point de vue de plusieurs personnes ayant fréquenté James Dean. Ses parents, sa famille, ses amis, camarades de classe, ses professeurs. Puis ses amantes et amants, ses collègues acteurs, les réalisateurs avec lesquels il travailla, et parfois, des inconnus, des gens de passage de que l’histoire n’a pas retenu. On passe ainsi de l’entourage familial et amical, à Elizabeth Taylor, Elia Kazan, Liz Sheridan…jusqu’à l’homme qui lui vendit la Porsche qui cause sa mort. Au mécanicien qui fait le plein. Et aussi, à plusieurs reprises, par James Dean lui-même, avec une vision des choses acérée, désinvolte, violente, douce. Beaucoup de traits, parfois contrastés, pour raconter une vie qui ne l’était pas moins. Ce portrait à plusieurs voix a le mérite de présenter la légende sous divers aspects, le rendant parfois irritant, parfois fragile, parfois déterminé. Divers aspects qui donnent un aperçu de la force de vie, de l’énergie dégagées par ce jeune homme mort à 23 ans. Qui donnent une idée de son mystère, de pourquoi il est devenu une icône.
On peut certes s’interroger sur le côté romanesque, sur le risque à utiliser la première personne du singulier pour chaque voix et se glisser dans la peau d’une personnalité historique, à chaque chapitre. Mais on se laisse charmer, parce que c’est le récit de toute une vie qui défile sous les yeux du lecteur, pour mieux élucider, ou rendre plus mystérieux, qui était cet acteur sacré légende après sa mort. Parce que les mots de l’auteur se lisent facilement et que la structure du récit est plus qu’agréable et originale, changeant de l’ordinaire. On sent aussi qu’il a fait des recherches pour ne pas dire n’importe quoi, et il transmet aussi sa fascination pour James Dean. C’est cette même fascination qui conduit à finir très vite le récit et ses quelques deux cent trente pages. Il y a certainement plus transcendant comme roman, mais c’est aussi très bien d’avoir des lectures aussi agréablement construites et écrites, qui permettent d’apprendre de nouvelles choses et de mieux visualiser une époque, et une personnalité aussi connue, pourtant mystérieuse, que celle de James Dean !
« Jusque-là, il avait tout fait comme en apesanteur, sans se poser beaucoup de questions, prenant ce qu’on lui offrait, arrachant ce qu’il convoitait, brûlant ses jours et ses nuits, s’enivrant de vitesse. D’un coup, le passé lui revenait en pleine figure, ce temps fossilisé. Je l’ai vu vaciller. »
Roman choral, biographique, français.
Editions : Julliard
Parution : Janvier 2015
Disponibilité : en librairie (18 euros)
238 pages.
EAN : 9782260023968
Lectures en cours : Lettres de Menabilly – Daphné du Maurier
Cité de la nuit – John Rechy
Une voix – Renée Fleming
Les Apparences – Gillian Flynn
La Divine Comédie, vol. 1 : L’enfer – Dante Aleghieri
Harry Potter and the Philosopher’s Stone – JK Rowling
Les Royaumes du Nord – Philip Pullman
Oh je note, il a l’air très intéressant ** Et Dean est en effet un personnage à la fois fascinant et plein de mystère, ça donne envie de découvrir ce livre ^^
Si jamais tu tombes dessus, il est sympa oui ^^ et j’avoue que ça m’a donné envie de voir ses films (enfin, j’ai vu A l’est d’Eden en pointillés une fois sans rien y comprendre —>)
Bonjour!
VOila un livre que j’ai bien aimé également … )pourtant je ne connais pas grand chose de James Dean. C’est l’originalité de la forme choisie qui m’a le plus séduite ( et aussi parce que je suis fan de Ph. Besson!! )
bon dimanche
Je n’ai pas lu grand-chose de cet auteur pour ma part, mais c’était une bonne découverte. Au moins elle sert à nous faire découvrir James Dean sous une forme inhabituelle !
je vous conseille d’autres livres de cet auteur.. qui a été pour moi une vrai surprise!