Tsubaki – Aki Shimazaki
Bonjour à vous ! Ce n’est pas souvent que je me lance dans des sagas ou des séries. Il faut dire que leur longueur ou le fait d’attendre la suite ne me décourage assez rapidement, d’ordinaire. Mais, quand on m’en offre une, qui est complète et composé de romans assez courts, je me dis que ça vaut le coup de relever le défi ! Je vais donc vous parler du cycle Le poids des secrets, de la romancière Aki Shimazaki. D’origine japonaise, cette écrivaine a par la suite émigré au Canada et a appris le français à partir de 40 ans, langue dans laquelle elle a écrit ces livres.
Déjà intriguée par leurs belles couvertures et leur sujet, je me suis enfin décidée à les lire dans le cadre du challenge Un an, un challenge et des livres, puisque le thème de ces histoires est majoritairement et justement la famille.
Il faut aussi savoir que ces cinq livres sont reliés, et présentent souvent les mêmes personnages, sous d’autres points de vue ou suivant celui d’autres générations dans les familles présentées. Je vais donc commencer par vous présenter le premier tome, dont voici le résumé :
Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d’abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d’une vie familiale marquée par les mensonges d’un père qui l’ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n’échappe à son destin.
Comment ce livre est arrivé entre mes mains ?
J’ai reçu la série complète pour mon anniversaire, un excellent et sûr choix, puisque l’histoire et la culture m’intéressent beaucoup.
Et alors, qu’est-ce que ça donne ?
Ce premier roman alterne entre le récit de Namiko, et celui de sa mère, Yukiko, qui vient de décéder et lui raconte son histoire au travers d’une lettre. Yukiko a en effet connu l’horreur de la bombe atomique lorsqu’elle était enfant, puisqu’elle vivait à Nagasaki, deuxième ville bombardée par les américains avec cette nouvelle arme lors de la seconde Guerre Mondiale. Mais ce n’est pas vraiment de cela que souhaite parler Yukiko, qui profite de cette lettre pour confesser un crime…
De nombreuses choses ont été dites/écrites/filmées au sujet de cette période du Japon, mais il suffit d’aborder un de ces récits pour comprendre que ces évènements ont profondément bouleversés les Japonais, sans doute pour toujours. A l’instar de l’accident nucléaire de Fukushima, Hiroshima et Nagasaki resteront dans la mémoire du pays, voire même du monde, tant on saisit universellement leur gravité. Il est donc également intéressant d’aborder ces évènements historiques de manière plus indirecte, au travers de la vie quotidienne de personnes tout à fait normales. Ou presque, dans le cas présent.
Ce premier tome nous plonge donc dans la vie de Yukiko, et son enfance à Nagasaki. Si sa famille –composée de son père, sa mère et elle- semble de prime abord normal, on devine rapidement que ce n’est nullement le cas. Bien des secrets sont gardés, dont certains en rapport avec leurs voisins et leur fils, Yukio. Les deux enfants deviennent rapidement amis, avant que le passé et la vérité ne les rattrapent tous les deux.
L’écriture est simple, mais directe et légèrement poétique. Les évènements peuvent nous paraître également assez simplistes, à première vue, mais force est de constater que ce n’est pas le cas. L’auteure parvint ainsi à nous immerger dans ce monde mystérieux au travers des yeux de Yukiko, jusqu’à saisir les raisons qui l’ont poussées à commettre un crime apparemment inexplicable. Le livre est très court, mais prenant, et rapidement lu. Comme le reste de la saga, qui attise notre curiosité à la fin de ce tome : comment tout cela va continuer ? Que dire de certains personnages, très mystérieux, dont on ne sait presque rien ? Nul doute que des réponses seront données dans les prochains tomes.
En résumé, une excellente entrée en matière, subtile mais implacable, d’une élégance toute japonaise et qui se lit d’une traite.
Pour quel(s) lecteur(s) ?
Les amateurs de saga familiale, d’histoire du japon ou de secrets de familles.
La citation :
« -Alors, pourquoi ont-ils quand même lâché ces deux bombes, grand-mère ? Les victimes étaient pour la plupart des civils innocents. Plus de deux cents mille personnes ont été tuées en quelques semaines ! Quelle est la différence avec l’Holocauste des nazis ? C’est un crime !
-C’est la guerre. On ne pense qu’à gagner, dit-elle. »
Pour se le procurer:
Editions : Actes Sud
Date de sortie : 10.2005
Prix : 6.6 €
Nombre de pages : 114 pages
ISBN : 978-2742757909
Lectures en cours :
Hamaguri, Le poids des secrets n°2, d’Aki Shimazaki
Lire Lolita à Téhéran, d’Azar Nafisi
http://lamalleauxlivres.com/tsubaki-aki-shimazaki/http://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/tsubaki_cover.jpghttp://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/tsubaki_cover-150x150.jpgNon classéJapon,Le poids des secretsBonjour à vous ! Ce n’est pas souvent que je me lance dans des sagas ou des séries. Il faut dire que leur longueur ou le fait d’attendre la suite ne me décourage assez rapidement, d’ordinaire. Mais, quand on m’en offre une, qui est complète et composé de romans assez...OhagiAlize altimapi2@hotmail.comUserDiplômée en Sciences de l'information, elle arpente aussi bien les rayons des librairies que des bibliothèques et se passionne pour de nombreux sujets. Armée de sa tasse de thé, elle peut lire de tout, du manga à la biographie, du best-seller à la poésie, en français et en anglais. Tout ce qui peut l’inspirer et la faire rêver. Elle affectionne tout particulièrement la littérature anglo-saxonne, les classiques et les gros pavés.LA MALLE AUX LIVRES
Il y a tellement de bons livres à découvrir que c’en est frustrant 🙁 bravo pour ta chronique, j’aime beaucoup ton style 🙂 <3
Je suis d’accord, tout une vie ne suffirait pas pour lire tout ce qu’on aimerait, mais on avance comme on peut et on fait toujours de belles découvertes ^^
Merci de ton gentil commentaire, je suis ravie que ça te plaise <3
De rien, c’est un plaisir de te lire 🙂