Roublard – Terry Pratchett
Il y a quelques mois maintenant, je vous parlais du livre De bons présages, écrit conjointement par Neil Gaiman et Terry Pratchett. Si je vous ai régulièrement parlé du premier, lisant depuis un an la plupart de ses livres et comics ; je n’avais jusque-là pas eu beaucoup l’occasion de découvrir le second. Ce qui est –un peu plus- chose faite avec la lecture de ce livre, classé en Young Adult et dont le thème a tout pour me plaire : le Londres de Charles Dickens.
Londres vers les années 1850, capitale de la richesse et surtout de la misère. Le jeune Roublard est un « ravageur », un de ces laissés-pour-compte des bas quartiers qui draguent les égouts en quête de menue monnaie ou d’objets de valeur. Aucun avenir ne l’attend. Jusqu’à cette nuit où, sous une pluie torrentielle, il vient au secours d’une mystérieuse jeune femme à la merci d’un enlèvement. L’aventure a commencé. À lui de justifier son surnom.
À peine mâtiné de fantastique, Roublard est un hommage à Charles Dickens, lequel y tient d’ailleurs un rôle de premier plan avec son ami Henry Mayhew, un des rares qui dénonçaient l’inhumaine condition faite au plus grand nombre. Puisqu’il inscrit son roman dans la réalité de l’époque, Terry Pratchett y convoque allègrement la reine Victoria, Disraeli, Robert Peel, le modernisateur de la police londonienne, voire Sweeny Todd, le barbier mythique de Fleet Street. Et ne s’interdit pas d y exercer son humour… ravageur
Comment ce livre est arrivé entre mes mains ?
On me l’a offert pour mon anniversaire, et c’est toujours un plaisir de faire des découvertes littéraires de cette manière 🙂
Et alors, qu’est-ce que ça donne ?
Comme le promet le quatrième de couverture, le roman s’ouvre comme une véritable histoire de Dickens : Dodger (Roublard en VF) est un jeune homme qui parcourt les égouts du Londres du XIXème siècle à la recherche de pièces, bijoux et autres valeurs qui y ont échoué. A défaut de lui prodiguer une senteur irréprochable, cela lui permet de vivre et de connaître les égouts, la ville et ses bas-fonds comme sa poche. Mais son existence change brutalement le jour où il sauve une jeune femme qui se faisait battre dans la rue, et sur le point de se faire enlever par de sinistres individus.
Dès lors, Dodger sera amené à croiser tout une galerie de personnages qu’il n’aurait jamais croisés autrement, de fréquenter des lieux qui étaient auparavant hors de sa portée, tout en essayant de protéger la belle inconnue qu’il a secourue.
Pour un livre qui se veut un hommage au Londres et à la société de Dickens, c’est franchement réussi : on y découvre les dessous de la vie londonienne du milieu-fin du XIXème siècle et de ses côtés les plus sombres, sans être cependant totalement dans le glauque non plus. Et c’est sans doute ça que je préféré dans ma lecture, c’est le côté toujours optimiste du récit. La vie de Dodger a beau ne pas toujours être des plus faciles, il trouve toujours un moyen de s’en sortir, parfois même sans le réaliser. Le voir monter dans la société au fil de son aventure est à la fois satisfaisant et hilarant, tant il ne comprend pas toujours ce qui lui arrive.
On croise aussi beaucoup de personnages iconiques de cette époque, qui ont réellement existé comme Charles Dickens ou la reine Victoria, ainsi que des personnages plus fictifs comme le célèbre barbier de Fleet Street, Sweeny Todd. Pour peu que l’on connaisse un peu ces personnes/personnages, les clins d’œil font plaisir et rendent le récit plus marquant encore. De même, l’histoire reste assez simple, mais rondement menée et avec toujours un humour décapant. Quelques surprises viennent aussi ponctuer le récit, rendant cette lecture vraiment agréable et prenante.
Après avoir découvert un Londres souterrain et fantastique dans Neverwhere il y a quelques temps, j’ai été ravie de pouvoir découvrir un autre aspect de cette ville que j’aime tant. C’est un roman qui permet de voir une autre époque et une autre réalité de ce qu’était la capitale britannique, tout en étant servi par une aventure sympathique et un humour toujours présent.
Pour quel(s) lecteur(s) ?
Les amoureux de Londres ou de Dickens, qui souhaitent découvrir un bel homme à l’un ou à l’autre.
La citation :
« L’argent enrichit les gens ; c’est une erreur de croire que ça les rend meilleurs, voire que ça les rend pires. Les gens sont ce qu’ils font et ce qu’ils laissent derrière eux. »
Pour se le procurer :
Editions : L’Atalante
Date de sortie : 2013
Prix : 21 €
Nombre de pages : 416 pages
ISBN : 978-2-84172-650-9
http://lamalleauxlivres.com/roublard-terry-pratchett/http://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/roublard_top.jpghttp://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/roublard_top-150x150.jpgNon classéLondres,Terry Pratchett,Young AdultIl y a quelques mois maintenant, je vous parlais du livre De bons présages, écrit conjointement par Neil Gaiman et Terry Pratchett. Si je vous ai régulièrement parlé du premier, lisant depuis un an la plupart de ses livres et comics ; je n’avais jusque-là pas eu beaucoup l’occasion de...OhagiAlize altimapi2@hotmail.comUserDiplômée en Sciences de l'information, elle arpente aussi bien les rayons des librairies que des bibliothèques et se passionne pour de nombreux sujets. Armée de sa tasse de thé, elle peut lire de tout, du manga à la biographie, du best-seller à la poésie, en français et en anglais. Tout ce qui peut l’inspirer et la faire rêver. Elle affectionne tout particulièrement la littérature anglo-saxonne, les classiques et les gros pavés.LA MALLE AUX LIVRES
Des questions et des remarques. Pêle-mêle : merci pour ce billet, je ne trouve que peu d’articles sur les Pratchett récents (en dehors du Vade Mecum, bien sûr), ça fait donc toujours plaisir. N’ayant pas encore lu celui-ci, je me demande aussi : retrouve-t-on toujours l’excellence de la plume de Pratchett dans un univers réaliste ? (je présume que tu as lu d’autres livres du sire) . Autrement : « c’est sans doute ça que je préféré dans ma lecture, c’est le côté toujours optimiste du récit » : Pratchett est (était, erf) un mec particulièrement non-belliqueux, ça se ressent dans ses entretiens, ses engagements, comme dans ses livres. 🙂
Mais merci à toi pour tes commentaires et tes remarques, ça fait toujours plaisir et je suis heureuse d’en apprendre un peu plus, notamment sur l’auteur ^^
Alors, je n’ai lu que 3 livres de Pratchett jusqu’à présent : « Nation », « De bons présages » et celui-ci, je peux donc difficilement te répondre tant ces ouvrages sont différents… Aussi, « Roublard » est un livre plutôt destiné aux adolescents. Mais des avis que j’ai pu voir sur Babelio, il a l’air apprécié ! Et pour ma part, j’ai trouvé l’écriture très agréable, sans être toutefois une grande connaisseuse 🙂
OK, ça me confirme dans l’acquisition prochaine de ce livre. De toute façon, Pratchett oblige, j’aurai fini par l’acheter, la question c’est le sentiment de priorité à lui donner. Merci pour l’article (et la réponse). 🙂