Phantom – Susan Kay
Vous êtes sans doute familier du fantôme de l’opéra, que cela soit par le roman original de Gaston Leroux, la comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber ou les nombreuses adaptations cinématographiques qui ont été réalisées. Autant dire que le personnage fascine toujours autant, à l’instar de Dracula ou de Sherlock Holmes. Cependant, du fantôme en lui-même, on sait finalement peu de choses. Susan Kay a donc décidé de remplir les blancs laissés par Leroux et a imaginé l’existence toute entière de ce personnage mystérieux, de sa naissance jusqu’à l’opéra Garnier à Paris qui sera le décor des évènements se déroulant dans le récit original de Leroux. A partir des indices laissés par ce dernier, nous suivons donc la vie d’Erik, l’homme qui deviendra Le fantôme de l’Opéra.
« Un enfant diaboliquement doué et horriblement défiguré de naissance fuit dans un monde cruel où il apprendra à survivre par tous les moyens.
Déchiré entre bien et mal, poussé à courir après le pouvoir comme un substitut à l’amour qu’il craint ne jamais avoir, Erik commence un sombre voyage qui le mènera à travers l’Europe, d’une cage chez les gitans à la dangereuse cours de Perse, et finalement aux sous-sols de l’opéra de Paris, où il devra apprendre le véritable sens de l’amour. » (Ma traduction)
Comment ce livre est arrivé entre mes mains ?
J’en avais entendu parler à de nombreuses reprises, et souvent vu des mentions de ce livre sur le net. Finalement, après discussion avec Hauntya, je me suis décidée à le lire pour me faire mon propre avis ^^
Et alors, qu’est-ce que ça donne ?
De son enfance en Normandie à l’opéra, la vie d’Erik fut riche et cependant profondément malheureuse. Né affreusement déformé, il sera rejeté tout au long de sa vie, d’abord par sa mère puis par le reste du monde. Obligé de cacher son visage derrière un masque, il montrera pourtant des talents incroyables, notamment en architecture ou en musique. Véritable magicien né, à la voix presque divine, cela ne suffira cependant pas à le faire accepter parmi les hommes, qui soit le rejettent soit l’exploitent comme un monstre de foire. Allant de déceptions en trahisons, Erik apprendra donc bien vite à s’éloigner de cette humanité, tout en aspirant malgré tout à en faire partie et à recevoir une forme d’affection.
La biographie qu’imagine Susan Kay pour ce personnage reste assez fidèle à l’œuvre de Leroux, et se permet même d’expliquer certains comportements étranges d’Erik. Toutefois, Kay s’en éloigne également, surtout à la fin, lorsqu’elle relate les mêmes évènements que dans le roman original, à l’opéra. La démarche reste malgré tout logique, et on sent que l’auteure s’est ici beaucoup documentée et souhaite rendre hommage au livre de Leroux.
Malgré tout, j’ai trouvé que l’écriture était parfois un peu maladroite, et certains raccourcis un peu faciles voire clichés… Toutefois, cela reste marginal, et le tout reste globalement très cohérent. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre et à découvrir ce que l’auteure avait imaginé pour ce personnage.
Contrairement à l’œuvre de base, ou même à bien des adaptations, le personnage mis en avant ici est bien le fantôme, souvent mis dans l’ombre pour lui donner plus de mystère. Il faut donc accepter, en lisant le livre de Susan Kay, de briser un peu le mythe en découvrant l’envers du décor et l’homme derrière le fantôme et le masque. Erik est ainsi à plusieurs reprises le narrateur de ce récit, nous donnant accès à ses pensées et ses souvenirs. Et malgré la difficulté de l’exercice –Erik étant un personnage fort complexe et mystérieux, effrayant mais surtout attachant-, l’auteure s’en sort vraiment admirablement.
Je ne conseillerais cependant pas ce roman à des personnes n’ayant pas déjà une certaine connaissance de l’histoire originale, que cela soit du livre de Leroux ou des diverses adaptations. Susan Kay avouant dans la postface s’être inspirée de beaucoup d’adaptations en plus du roman original, beaucoup de références risquent de ne pas être comprises si on ne connaît absolument rien au fantôme de l’opéra.
Mais pour tous les amateurs, c’est certainement un livre à côté duquel il ne faut pas passer, ne serait-ce que pour la démarche originale, que l’histoire imaginée par Kay plaise ou non. A noter enfin que, bien que publié en 1989, le roman n’a apparemment jamais été traduit en français… Mais, même en anglais, il reste très accessible et facile à lire.
Pour quel(s) lecteur(s) ?
Les fans du fantôme ou du roman de Leroux qui souhaiteraient avoir un autre point de vue.
La citation :
« Mon esprit a touché les plus lointains horizons de l’imagination, et aspire à aller au-delà pour étreindre l’infinité. Il n’y a pas de connaissance au-delà de ma compréhension, ni d’art ou de technique sur cette planète qui soit hors de ma maîtrise. Et pourtant, comme Faust, je cherche en vain, apprends en vain… Car aussi longtemps que je vivrais, aucune femme ne me regardera avec amour. » (Ma traduction)
Pour se le procurer:
Editions : Llumina Stars
Date de sortie : 11.2005
Prix : environ 30 €
Nombre de pages : 464 pages
ISBN : 978-1933626000
Lectures en cours :
La vie est un arc-en-ciel, de Cecelia Ahern
Gone Girl, de Gillian Flynn
http://lamalleauxlivres.com/phantom-susan-kay/http://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/phantom_top.jpghttp://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/phantom_top-150x150.jpgNon classéFantôme de l'Opéra,Phantom,Susan KayVous êtes sans doute familier du fantôme de l’opéra, que cela soit par le roman original de Gaston Leroux, la comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber ou les nombreuses adaptations cinématographiques qui ont été réalisées. Autant dire que le personnage fascine toujours autant, à l’instar de Dracula ou de Sherlock...OhagiAlize altimapi2@hotmail.comUserDiplômée en Sciences de l'information, elle arpente aussi bien les rayons des librairies que des bibliothèques et se passionne pour de nombreux sujets. Armée de sa tasse de thé, elle peut lire de tout, du manga à la biographie, du best-seller à la poésie, en français et en anglais. Tout ce qui peut l’inspirer et la faire rêver. Elle affectionne tout particulièrement la littérature anglo-saxonne, les classiques et les gros pavés.LA MALLE AUX LIVRES
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