Le bleu est une couleur chaude – Julie Maroh
Pourquoi cette BD ? Parce qu’on me l’a prêtée et que j’étais curieuse de la découvrir après le succès du film qui en a été adapté (et que je n’ai pas vu). (Et que deux personnes différentes me l’ont recommandée)
La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune fille aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir et lui permettra d’affronter le regard des autres. Un récit tendre et sensible.
Je lis très peu de bandes dessinées, parce que je suis de manière générale assez peu sensible aux images qu’elles génèrent, même si ça ne m’empêche pas d’en apprécier. C’est un vaste domaine dans lequel je me perds, aussi, y ayant peu de connaissances, toutefois, c’est parfois plaisant de s’y replonger. Ce fut le cas avec cette bande dessinée de plus de cent pages, dont on avait beaucoup parlé à sa sortie, et notamment lors de son adaptation en film (La Vie d’Adèle, qui s’en démarque par plusieurs détails, dont la fin).
Cette bande dessinée est avant tout une histoire d’amour, même si elle n’est guère traditionnelle. Il paraît que c’est en partie autobiographique également, mais je ne suis pas allée vérifier. Elle raconte comment deux jeunes femmes tombent amoureuses l’une de l’autre, comment la plus jeune, Clémentine, erre d’abord dans le schéma traditionnel de l’amour au temps du lycée, avant de se rendre compte qu’elle est finalement attirée par Emma et qu’elle l’aime, même si Emma est en couple lors de leur rencontre. L’auteur et illustrateur parvient à raconter ces émotions, faire passer cette histoire, par les images et par les mots, par le sépia qui se teinte doucement de bleu quand Clémentine prend conscience de son amour. Par des cases de dessins que je trouve parfois poétiques et souvent justes, toujours en douceur. Cela a quelque chose de lent et de pourtant pertinent à la fois.
C’est une histoire d’amour racontée d’une belle manière, tout simplement, avec un ton juste, en passant par les sujets d’acceptation de soi, de l’homosexualité, de l’homophobie des autres et de ce que cela entraîne sur Clémentine, et aussi de l’évolution vers l’âge adulte (l’histoire se passe sur une dizaine d’années, il me semble.) Bien sûr la fin est tragique (c’est avec cela qu’on commence, de toute façon) et rajoute du pathos, mais même sans ça on est touché. Parce qu’on voit simplement comme un amour, même s’il n’est pas dans les normes, grandit et devient complice, en dépit de doutes et d’épreuves des deux côtés ; comment deux personnes s’aiment et finissent par séparer, également. Puis se retrouver complices après avoir été amantes.
C’est peut-être ce qui fait, outre l’amour particulier qui parcourt le livre, que cette bande dessinée a eu autant de succès : parvenir à évoquer des émotions, à montrer l’évolution de deux êtres et d’une relation en plusieurs années, sans sombrer dans le pathétique ou le cliché, sans que cela soit non plus totalement original, mais pas banal pour autant. Il y a un juste équilibre dans cette bande dessinée qui nous touche en tout cas, avec un choix soigné des mots et des images, sans lourdeur.
« Clém, ce qui est horrible, c’est que des gens s’entre-tuent pour du pétrole ou commettent des génocides, et non pas de vouloir donner de l’amour à une personne. Et ce qui est horrible, c’est qu’on t’apprenne que c’est mal de tomber amoureuse d’elle juste parce qu’elle est du même sexe que toi. »
Bande dessinée française.
Editions : Glénat
Parution originale : 2010
Disponibilité : en librairie (15 euros)
156 pages.
EAN : 9782723467834
Adaptation au cinéma sous le titre « La Vie d’Adèle », récompensé à plusieurs reprises, tout comme la BD.
Lectures en cours : Le voyage de G. Mastorna de Federico Fellini & Un homme au singulier.
http://lamalleauxlivres.com/le-bleu-est-une-couleur-chaude-julie-maroh/http://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/83728744_o.jpghttp://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/83728744_o-150x150.jpgNon classéBlue is the warmest color,Julie Maroh,La Vie d'Adèle,Le bleu est une couleur chaudePourquoi cette BD ? Parce qu'on me l'a prêtée et que j'étais curieuse de la découvrir après le succès du film qui en a été adapté (et que je n'ai pas vu). (Et que deux personnes différentes me l'ont recommandée) La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre...HauntyaHauntya bunesque@live.frSubscriberDiplômée en métiers du livre et en digital humanities, elle adore la littérature depuis son enfance. Spécialiste des livres de bibliothèques rendus en retard, ses lectures sont variées même si elle affectionne particulièrement les classiques et les romans du XIXe siècle, avec un chocolat chaud ou un thé. Elle ne demande qu'à ce que les livres la fassent rêver mais aussi réfléchir. Blog personnel : http://hauntya.wordpress.comLA MALLE AUX LIVRES
J’avais lu cette bd a sa sortie et j avais beaucoup aimé, tant l’histoire que les dessins et leur jeu de noir et blanc et couleurs. Je n’ai pas vu le,film qui en a été tiré, mais par curiosité je pense que j’essaierai de le voir.
Oui, j’ai beaucoup aimé aussi, et je n’en regrette pas la lecture. Pour le film, j’ai entendu dire qu’il y avait des hauts et des bas et que l’histoire différait par plusieurs endroits, mais vu les prix, ça ne doit pas être mauvais, je pense. Différent sans doute, une autre vision, mais intéressant.
J’avais adoré cette bd, depuis je la recommande chaudement pour l’histoire, pour le dessin et pour la poésie du scénario ! Pour le film je pense passer mon tour 🙂
Oui, elle est vraiment superbe à découvrir, je trouve ! Toute en nuances, sans lourdeur, et avec pas mal de poésie en plus…pour le film, il semble définitivement que ce soit une autre vision ^^
J’ai vraiment beaucoup aimé cette BD 🙂
Un immense coup de cœur ! C’est si tendre, si juste, si poignant … !
Je suis parfaitement d’accord ! Cela mérite bien tous les échos qu’il y a eu autour….<3