Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire – Jonas Jonasson
Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire – pour moi – ça a d’abord été un film sorti dans les salles le 28 mai 2014 et réalisé par Felix Herngren. Un film qui m’a fait pleurer de rire dans l’obscurité, sous les regards courroucés de mes voisins de banquette un peu trop coincés pour oser rire devant un film drôle. Quelques crampes abdominales plus tard, je me décidais à acheter le livre duquel le film était tiré pour le lire, en espérant rire autant sinon plus !
Un achat impulsif plus tard, je constatais que ce livre figurait déjà dans ce que les filles de la Malle appellent « pile à lire ». Offert par une ex-collègue de travail avec une dédicace mignonne à l’intérieur. Mais je l’avais presque oublié… Trop occupée par le boulot, trop facilement embarquée par les ami(e)s pour aller voir une expo, sortir boire un verre ou aller buller dans les jardins de Paris, la pile de livres à lire prenait de l’altitude (on ne parle même plus de hauteur, à ce stade ^^) de manière assez dangereuse mais pour le plus grand bonheur de mon chat. C’est donc après avoir ramassé cette impressionnante pile pour la douzième fois que je me suis arrêtée sur la couverture du « Vieux ».
Improbable, loufoque… je l’aimais déjà. Tellement, que le soir où je l’ai enfin ouvert pour commencer à le lire, j’ai passé la nuit avec le Vieux, incapable de le lâcher avant d’en être venue à bout.
Alors que tous dans la maison de retraite s’apprêtent à célébrer dignement son centième anniversaire, Allan Karlsson, qui déteste ce genre de pince-fesses, décide de fuguer. Chaussé de ses plus belles charentaises, il saute par la fenêtre de sa chambre et prend ses jambes à son cou. Débutent alors une improbable cavale à travers la Suède et un voyage décoiffant au cœur de l’histoire du XXe siècle. Car méfiez-vous des apparences ! Derrière ce frêle vieillard en pantoufles se cache un artificier de génie qui a eu la bonne idée de naître au début d’un siècle sanguinaire. Grâce à son talent pour les explosifs, et avec quelques coups de pouce du destin, Allan Karlsson, individu lambda, apolitique et inculte, s’est ainsi retrouvé mêlé à presque cent ans d’événements majeurs aux côtés des grands de ce monde, de Franco à Staline en passant par Truman et Mao…
Allan Karlsson est un « vieux » comme beaucoup d’autres. Si son corps porte les marques laissées par le temps, son esprit n’en demeure pas moins vif. Ses centres d’intérêt ? La picole, la bonne bouffe et les explosifs – pas uniquement, mais cela occupe assez régulièrement ses pensées. J’ai trouvé beaucoup quelques similitudes avec le héros du film Forrest Gump (incarné par Tom Hanks) pour le côté hyper-réaliste de certaines scènes qui auraient très bien pu être de véritables scènes historiques, mais qui ont en réalité été purement inventées par l’auteur. Mais les similitudes s’arrêtent vraiment là, parce qu’Allan a l’esprit très vif (même si ses « loisirs » sont de qualité discutable ^^).
Pas vraiment emballé par les célébrations liées à son anniversaire, il décide de faire le mur – en charentaises. La suite de sa cavale est une série de péripéties toutes plus improbables les unes que les autres. Drôle et plein d’optimisme, dans ce roman on suite les aventures d’Allan, on refait l’Histoire avec lui, on fait de belles rencontres… bref, on revit avec lui, en oubliant son âge et sa vieillesse pour simplement passer un bon moment avec un personnage attachant et haut en couleurs !
Le roman a une structure assez régulière, avec une alternance vie présente / vie passée ininterrompu, et il est assez facile de cerner le personnage principal, d’en apprendre plus sur lui de manière à comprendre certaines de ses positions. Certains chapitres (le numéro 25, notamment…) sont en revanche assez inutiles et n’apportent pas vraiment grand-chose au récit. Mais la lecture reste malgré tout plaisante, et à aucun moment les 500 pages ne paraissent indigestes !
Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire est pour moi un hymne à la jeunesse pensée comme un road-trip complètement fou orchestré un peu à l’arrache par un vieux de 100 ans. Le résultat m’a un peu fait penser à un mélange de Candide (Voltaire) et Forrest Gump, j’ai énormément apprécié cette lecture. A travers cette histoire et son écriture, Jonas Jonasson nous délivre une très belle invitation à vivre jusqu’à 100 ans sans rien s’interdire, sans rester figé dans sa vieillesse les pieds dans ses charentaises et étalé devant Eastenders ou autre série du même type.
Quelques citations :
« Le centenaire se mit en route sur ses chaussons-pisse (on les appelle comme ça parce que les hommes d’un certain âge ont du mal à faire pipi plus loin que le bout de leurs chaussons). »
« Allan Emmanuel Karlsson naquit le 2 mai 1905. La veille, le 1er, sa mère avait défilé dans les rues de Flen, où elle manifestait pour le droit de vote des femmes, la semaine de quarante-huit heures et autres utopies. Son effort ne se révéla cependant pas inutile : il déclencha les contractions et lui permit de mettre au monde son premier et unique enfant, de sexe masculin. »
« Staline se demanda comment un conteneur de couvertures pouvait prendre feu tout seul par moins quinze ou moins vingt degrés. Quelqu’un était forcément responsable… et ce salopard allait… allait… Staline s’écroula sur son tapis. Crise cardiaque. Il resta là vingt-quatre heures car on ne dérangeait pas le camarade Staline quand celui-ci avait demandé à ne pas être dérangé. »
Quelques informations sur Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire
Edition: Pocket
Date de sortie: 1er mars 2012
Prix: 8.10 euros
Nombre de page: 512 pages
ISBN: 2258112702
C’est un livre qui m’a toujours paru génial et je me laisserai sans doute tentée par lui, ou par le film *-*
Ma mère m’a beaucoup parlé de ce livre ! Voir un avis positif de plus ne me donne que l’envie supplémentaire pour aller le piquer dans ma bibliothèque !
J’ai eu un coup de coeur pour ce livre et pour ce vieux 🙂 !!! Le film me tente plutôt bien 😉 !!!