La conjuration – Philippe Vasset
Pourquoi ce livre ? Le cinquième – sur dix – de la sélection pour le Prix du Roman Etudiant. Car même si ce prix a été décerné il y a quelques jours, je vais essayer de lire ceux que je n’avais pas eu le temps d’ouvrir, pour découvrir ces autres romans sélectionnés…
« J’ai créé une secte. C’était, au départ, une entreprise purement commerciale. Jusqu’à ce que j’y prenne goût: fonder une religion est la dernière oeuvre possible. »
J’aimerais dire que le synopsis de ce livre est assez trompeur. Il est vrai qu’au début, on part avec un narrateur anonyme qui annonce que son principal passe-temps est de fureter dans les coins les plus inoccupés de Paris – des bâtiments en ruine, en attente de rénovation, des endroits difficilement accessibles au public et surtout absolument pas fréquentés – et d’y squatter. Ce détail est assez drôle au début, d’ailleurs, avant que n’arrive le moment où il rencontre son ami qui veut fonder une secte pour gagner de l’argent – le pitch du livre. Il fait de nombreuses recherches pour ainsi découvrir dans ces endroits inoccupés où accueillir les membres de la secte et quels rituels organiser. Puis à un moment il ne parle plus du tout de son ami ni de la secte – ou est-ce moi qui ai décroché et n’ai pas vu quelque chose d’important, le passage sur la création de la secte devenant vite barbant ?
En revanche lors de ses recherches, il rencontre une femme qui lui enseigne comment faire partie d’un décor non familier à la base, en se faisant passer pour quelqu’un qui a toujours vécu dans tel ou tel endroit, et lui enseigne l’art d’entrer dans les endroits même les plus sécurisés. Ensuite, le narrateur se retrouve à squatter, pour y vivre, différents endroits dont une entreprise. Où il entraîne alors de plus en plus de personnes à vivre comme lui, aux dépens d’un environnement dans lequel il se fond parfaitement, jusqu’à au final perdre son identité totale. Cela forme une espèce de secte qui aurait pour but de se libérer de l’emprise de la société, des noms, des professions, des métiers, etc, de tout ce qui n’en fait pas des êtres anonymes vivant au gré des foules et des lieux qu’ils croisent, comme des fantômes.
Par conséquent, on comprend vite que ce que j’ai aimé dans ce livre, c’est le début, et la fin, en fait. D’autant plus qu’au début on est assez méfiants sur ce que raconte le narrateur – qui n’a pas l’air spécialement sympathique – mais qu’on se laisse ensuite prendre à ce qu’il raconte et expérimente, surtout à la fin. Ça a un côté un peu chaotique absurde, mais ça a son charme, d’autant plus que malgré le style assez bien travaillé on sent que l’auteur ne cherche pas non plus à être pompeux, il résulte donc une sorte de légèreté, d’ironie, qui fait passer tout le roman. Quand on connaît un peu Paris, on s’amuse à imaginer les lieux décrits avec précision, par l’auteur. Et plus particulièrement, ce qui plaît, c’est cette volonté qu’ont les personnages à la fin, de se défaire de la société non par la violence ou l’anarchie, mais en devenant absents comme des fantômes, des ombres silencieuses, qui refusent la vie que la société leur impose.
En somme, si j’ai apprécié le roman à la lecture, il n’est cependant pas inoubliable, il manque un quelque chose qui aurait pu le rendre plus mémorable…De plus, la manie des auteurs français contemporains à utiliser ce « je » de manière quasi autofictionnelle à chaque fois, m’agace de plus en plus.
Roman français.
Editions : Fayard
Parution originale : 2013
Disponibilité : en librairie (17 euros)
205 pages.
EAN : 978-2-213-67246-5
Lectures en cours : Le voyage de G. Mastorna de Federico Fellini.
http://lamalleauxlivres.com/957/http://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/Moulins_de_Pantin.jpghttp://lamalleauxlivres.com/wp-content/uploads/Moulins_de_Pantin-150x150.jpgNon classéFayard,La Conjuration,Philippe Vasset,Prix du Roman Etudiant,roman françaisPourquoi ce livre ? Le cinquième – sur dix – de la sélection pour le Prix du Roman Etudiant. Car même si ce prix a été décerné il y a quelques jours, je vais essayer de lire ceux que je n'avais pas eu le temps d'ouvrir, pour découvrir ces autres...HauntyaHauntya bunesque@live.frSubscriberDiplômée en métiers du livre et en digital humanities, elle adore la littérature depuis son enfance. Spécialiste des livres de bibliothèques rendus en retard, ses lectures sont variées même si elle affectionne particulièrement les classiques et les romans du XIXe siècle, avec un chocolat chaud ou un thé. Elle ne demande qu'à ce que les livres la fassent rêver mais aussi réfléchir. Blog personnel : http://hauntya.wordpress.comLA MALLE AUX LIVRES
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